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Photo du rédacteurfranckbocquiersophrologue@gmail.com

Mois sans tabac : mais qui a encore envie de fumer ?


Les Français fument de moins en moins. Car le tabac devient démodé… mais aussi de plus en cher, avec un paquet en moyenne à 9,10 euros, en hausse de 50 centimes depuis le 1er novembre 2019.


Envie de décrocher? C'est le moment où jamais. Vendredi 1er novembre, c'était le top départ du mois sans tabac, le site du ministère de la Santé vous donne des conseils pratiques pour arrêter. Vous hésitez? Réfléchissez bien! Car fumer va vous coûter encore plus cher. Environ 50 centimes par paquet, selon les marques. Avec cette nouvelle hausse, qui entrée en vigueur ce 1 er novembre, un paquet de cigarettes coûter en moyenne 9,10 euros.

Mais le gouvernement assume. Pas question de mettre la pédale douce sur l'arsenal de mesures antitabac déployées depuis plusieurs années. Elles commencent à payer. Il serait absurde de baisser la garde. En à peine deux ans, plus de 1, 6 million de fumeurs ont arrêté le tabac. Le gros des batailles de décrocheurs, ce sont d'abord les jeunes, rebutés par la hausse successive des prix et ces paquets neutres aux images chocs mettant mal à l'aise, mais aussi les très gros fumeurs, des hommes pour la plupart, qui se sont rabattus sur la cigarette électronique.

Avec encore 12 millions de fumeurs en France, beaucoup reste encore à faire, mais qu'importe, après des décennies de lutte, le résultat est là, fumer n'est plus tendance : « La prise de conscience que la cigarette, c'est dangereux, ça rend malade, est enfin là ! se réjouit Maria Melchior, épidémiologiste à l'Inserm. On est en train de franchir une étape cruciale », se réjouit-elle.

« On peut parler d'une véritable dynamique de dénormalisation dans la mesure où la perception du tabac a beaucoup changé, constate de son côté Julien Morel d'Arleux, directeur de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies et les Français appréhendent mieux sa dangerosité et son caractère addictif. »

Pourquoi ? « C'est le fruit d'une politique nationale très cohérente qui a joué à la fois sur les hausses de prix, les interdictions dans les lieux publics et les bars/restaurants depuis dix ans, tout en rendant le produit moins attractif avec le paquet neutre » analyse-t-il. Le tabac est devenu peu à peu démodé, même si le combat reste dur à mener.

Objectif : une France sans fumeurs en 2032

Une France sans fumeurs ? C'est l'objectif du gouvernement en 2032, du moins pour tous les jeunes qui seront alors âgés de 18 ans. Jouable ? « Les ados semblent en tout cas bien décidés à ne pas tomber dans le même piège que leurs aînés, observe Maria Melchior. Chez les jeunes, fumer, c'est désormais has been, montrent de récentes études. »

« Les ados préfèrent les objets connectés et les réseaux sociaux tels que Facebook », relève Christophe Cutarella, psychiatre addictologue et tabacologue à la clinique Saint-Barnabé de Marseille. « C'est effectivement chez les moins de 18 ans que la perception du produit est la plus dégradée, explique Julien Morel d'Arleux. Ils l'associent à la maladie, voire la mort. »

Mais attention, si fumer vous range désormais davantage au rang des gêneurs que du côté de l'icône virile et sexy du cow-boy Marlboro, « le tabagisme perdure et il demeure dans notre pays plus élevé que dans d'autres pays européens », rappelle-t-il.


Par Aline Gérard avec Elsa Mari.

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